samedi 9 octobre 2010

Construire une société du vivre ensemble

« Nous voulons une société d’émancipation qui porte la solidarité car elle implique forcément d’aller à la rencontre des autres en sortant des cases pré-établies qui enferment les individus. Nous voulons une société de liberté. Nous voulons une société métissée, basée sur le partage des cultures, des savoirs et des expériences. C’est-à-dire que chaque individu, dans sa singularité, dans sa particularité, s’épanouit, se réalise, s’enrichit au fur et à mesure de ses rencontres.
Nous refusons de nous enfermer dans une logique de peur qui exclurait l’autre, qui nous coupe de tout nouvel apport et de tout nouvel enrichissement. »







Insécurité
Depuis une dizaine d’année, les chiffres de la délinquance (fortement assujettis aux besoins politiques du moment) seraient en constante augmentation. Le gouvernement, sans remettre en cause l’échec flagrant des politiques sécuritaires et cherchant à répondre aux demandes de son électorat en matière d’insécurité, établit un parallèle honteux entre violence et immigration.
Selon lui, l’immigration et les immigrés sont responsables de l’augmentation de la délinquance.
Sans renoncer à condamner les actes criminels de certains individus, il faut chercher à comprendre les véritables origines de ce phénomène pour mieux l’endiguer. La violence physique est la conséquence de la violence généralisée dans l’ensemble de la société. Le chômage, la précarité, le mal logement, ou encore l’exclusion sont autant de phénomènes qui mènent au repli sur soi et aux comportements violents.
La violence est un phénomène social, et on ne peut y répondre qu’en s’attaquant aux raisons sociales qui la font vivre.


Immigration
Depuis des siècles, la France est une terre d’immigration. Son identité et sa culture sont largement le produit de ce mélange. De ce métissage est né une culture riche de ces apports multiples.
Stigmatisés, chassés, et accusés de tous les maux, les migrants seraient notamment responsables du chômage ou encore de l’insécurité. On empoisonne l’opinion publique avec des chiffres bidons et des reportages truqués. En réalité, depuis 30 ans, la France n’est plus un pays d’immigration massive, elle est devenu au contraire le pays d’Europe ou la croissance démographique dépend le moins de l’immigration.
En entrant sur le territoire, on impose au migrant tous les devoirs des citoyens envers la République. Ceux-ci participent à la vie économique par leur travail, à la vie sociale et culturelle par leur présence, à la vie politique par leurs activités et leurs expériences. Cependant, l’état français prive ces femmes et ces hommes, de l’accès à l’exercice de la citoyenneté.
En ne leur accordant pas le droit de vote, le droit au logement, le droit au travail, ou encore le droit à l’école, on les empêche, non seulement d’être les citoyens qu’ils devraient être mais aussi d’être les Hommes qu’ils sont. Avec la volonté d’une immigration « choisie », le gouvernement trie maintenant parmi les candidats à l’immigration. Il faut refuser cette immigration jetable et, prétendument, rentable, favorisée par les politiques raciales actuelles, et exiger l’accession à l’entière citoyenneté pour les immigrés.


Rapport nord sud
Alors qu’elle était présentée comme la constitution d’un « village planétaire », la mondialisation a eu pour effet d’accroître encore l’inégale répartition des richesses dans le monde ainsi que le pillage des pays du sud (matières premières, cerveaux…).Si certains pays, souvent déjà avantagés, ont bénéficié de ce phénomène, le sort des plus mal lotis s’est fortement aggravé.
L’existence d’institutions internationales, comme le FMI, participe à maintenir sous l’eau la tête des pays du S ud. Sous couvert d’aide au développement, elles imposent des mesures libérales et capitalistes qui renforcent la dépendance des pays du Sud vis à vis des pays du Nord.
La domination économique et politique du Nord sur le Sud est la cause directe des flux de migrations toujours plus importants des populations en difficulté vers les zones de richesses. Les politiques de gestion de l’immigration et l’absence de véritable politique de co-développement sont le symbole du refus de prise de conscience de la responsabilité des pays les plus riches.
Il est urgent de penser une réorganisation des échanges à l’échelle internationale et une répartition alternative des richesses mondiales, pour que les populations des pays actuellement en difficulté puissent enfin vivre dignement et obtenir les mêmes droits que celles des pays du Nord.
 

Devoir de mémoire et identité nationale
En institutionnalisant la mémoire et en sélectionnant l’histoire qui serait la notre (et donc celle qui ne l’est pas), le gouvernement introduit une distinction entre citoyens français, dont l’identité coïncide avec celle de la nation, et les autres. Pourtant la nation c’est le peuple dans son ensemble, aucune identité individuelle ne peut entrer en contradiction avec l’identité nationale, au contraire, elle la fonde.
S’il faut réaffirmer le passé criminel de notre pays en matière de colonisation et d’esclavage (comme il faut lever le voile sur toutes les pages d’histoire « oubliés »), c’est pour mieux comprendre la société d’aujourd’hui, et pour cause, cette histoire fonde l’identité française (c’est-à-dire l’identité de citoyens de France).

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